Unicité Extérieure immuable


Les Réalités dites supérieures sont les domaines des Puissances, pour les mortels des entités créatrices de mondes, incarnant toutes les forces du Multivers, le Temps y compris. Et bien qu'il soit évident que les divinités majeures exercent un contrôle évident sur le Réel, elles aussi doivent s'incliner face à des concepts les incluant en leur sein. On le sait, cela se murmure, mais même les dieux peuvent mourir, et le cheminement vers de telles tragédies est un entremêlement de fils temporels, inscrits dans la trame du Multivers.
Les Puissances règnent sans partage sur les Réalités primaires, secondaires et alternatives, d'où elles puisent leur force par le biais des âmes formant l'Oecuménisme. Chronarques et Anachrons, bien qu'en mesure de rivaliser avec une bonne par des divinités connues, n'entreprennent qu'avec la plus extrême prudence la moindre tentative d'approche, et d'autres moyens seront envisagés, si la colère d'une Puissance est en jeu. On le voit bien, les dieux et déesses sont des créatures tributaires des forces multiverselles, mais leur plus vaste compréhension du Tout, et leur influence sur ce dernier leur confère un avantage écrasant sur quiconque.
Les peuples éoniens virent émerger ces entités d'ampleur cosmique, puis planaire, durant le Second éon, et comprirent qu'elles partageaient une même capacité singulière, leur permettant d'altérer le Temps à leur avantage. Rapidement désignée sous le nom de Temps Immuable, cette force permet aux Puissances de manipuler les Possibilités pour former une zone autour d'elle, où elles peuvent maintenir leur pouvoir à son apogée. Par extension, le Royaume d'une divinité est également le cœur de son pouvoir, là où le Temps immuable lui confère une emprise absolue sur les Possibilités. 
On désigne du nom d'Unicité Extérieure immuable l'ensemble des Réalités supérieures, car au début du Troisième éon, un événement d'ampleur multiversel altéra l'ensemble de ces dimensions pour les rendre uniques. Les forces du Temps s'y exercent à l'échelle locale, les chronomanciens peuvent incanter leurs sortilèges, mais il n'existe aucune réalité alternative, aucun Voile céruléen ni domaine Anachron. Les Puissances sont libres de considérer le Temps comme une force planaire parmi d'autres. Cela implique également que toutes les divinités connues à travers les Réalités primaires alternatives sont celles régnant à travers l'Unicité, et qu'elles s'adaptent donc à toutes les variations possibles d'un même événement historique les concernant, leur conférant ainsi une omniscience certaine. 


Les Plans de la Roue
Considérés comme jeunes à l'échelle du Multivers, ces Réalités supérieures sont celles des Puissances les plus actives, des panthéons fondateurs de toutes les grandes civilisations du Plan matériel Primaire. Les Plans de la Roue sont formés de dix-sept dimensions, elles-mêmes divisées en strates aux lois planaires extrêmement diversifiées. Une multitude de Puissances règnent en ces lieux, et cohabitent avec des serviteurs planaires, des âmes de mortels mais également avec des peuples souvent plus anciens que les divinités actuelles. Fiéllons et Célestes se mettent souvent au service des Puissances, mais possèdent également leurs propres cultures et motivations, ce sont les entités ayant le plus conscience de l'existence du Temps Immuable, car la plupart ont connues les Réalités supérieures sans l'influence prépondérante de ce dernier.
Au cœur des Plans de la Roue se trouve l'Outreterre, et en son centre, la Spire. L'Equilibre domine cette dimension, planaires et primes parlent de Neutralité absolue, et celle-ci va jusqu'à l'abolition de toutes les fluctuations temporelles, de tous les phénomènes chronomantiques, comme elle le fait pour les autres forces multiverselles. Aux abords de la Spire, un Temps Immuable neutralise même les pouvoirs des Chronarques et des Anachrons, en tout cas le suppose-t-on, sans que nulle Puissance ne semble entretenir cette force. 

Tempus fugit, les rouages grippés
Dans Méchanus existe un lieu où les chronomanciens savent pouvoir trouver un havre. Le Temps Immuable est toujours leur ennemi, mais les forces s'exerçant dans le Royaume de Tempus fugit atténuent l'influence temporelle néfaste à leurs pouvoirs. Ce domaine divin est celui d'Itération, apparemment apparenté au peuple des Modrons et à leur guide, Primus, mais disposant d'une volonté propre et de motivations différentes. Le Royaume est un ensemble d'une dizaine de rouages gigantesques dont les faces supérieures sont parsemés de reliefs géométriques imitant ceux d'un monde du Plan Matériel temporel. Les mouvements des rouages semblent grippés, ce qui engendre régulièrement des phénomènes magiques perturbant l'ensemble du domaine.
Il règne un froid intense à travers tout le Royaume, et des vents glacés représentent le seul phénomène climatique normal, alternant avec des pluies de scories ou des ondes de lumière aveuglante, qui eux restent liés aux rouages grippés. Interrogés sur les dysfonctionnement au sein du domaine planaire, les serviteurs d'Itération restent silencieux, mais étant constamment occupés à d'industrieuses activités loin des métropoles, l'on suppose qu'ils oeuvrent à régler les problèmes au nom de leur divinité.


Puissance : Itération ressemble à un pentadrone, mais d'une taille colossale. Sa forme physique est désignée par ses fidèles sous le nom de Cuirasse, tandis que son essence divine repose la plupart du temps dans le Nexus, un lieu sacré, interdit aux voyageurs. Aussi froid qu'un modron, Itération intègre cependant dans ses raisonnements une certaine valeur émotionnelle, lui permettant d'appréhender les actes des mortels et des autres Puissances désirant collaborer avec lui. De ses origines, nul n'a de connaissance, mais les sages de la Fraternité de l'Ordre supposent qu'il fut jadis un Primus, et qu'un terrible événement planaire le coupa du reste de son peuple.

Suppliants : Tempus fugit est peuplé par toute sorte de moigno affairés à de mystérieuses quêtes loin des cités se dressant toutes en bordure des grands rouages du domaine. Il est difficile de déterminer quelles âmes viennent rejoindre le Royaume, mais certains voyageurs temporels pensent avoir parfois reconnus des tics de certains compagnons disparus. Les moigno ne communiquent guère à ce sujet, se consacrant à leurs tâches au cœur des Rouages grippés.

Personnalités : Si la Puissance et ses serviteurs ne communiquent guère avec les arpenteurs planaires faisant halte dans le Royaume, les métropoles désertées par les natifs forment des creusets de culture pour bien des voyageurs, qui parfois se sédentarisent au sein de communautés cosmopolites. Les Mathématiciens sont par exemple nombreux à étudier les forces de Tempus fugit, cherchant à comprendre quelle catastrophe provoque de tels dérèglements dans le domaine divin, afin de pouvoir le prévenir ailleurs. Gorrod le multicalculateur (pl Nain outreterrien ♂/ Magicien 12/ Mathématicien/ LN) est la figure publique de ce groupe de savants dont les membres restent cloîtrés dans un ensemble de bâtiments cubiques, vivant dans des conditions spartiates en couvrant chaque surface plane de calculs ésotériques. Gorrod, pourtant particulièrement renfrogné, passe parmi ses pairs comme l'individu le plus sociable que les arpenteurs pourront rencontrer au abords du quartier de la secte planaire. Grand connaisseur des mœurs moigno, il estime que les suppliants s'incarnent sous cette forme pour une bonne raison, il ne sait juste pas encore laquelle.
Sievoor Nillik (pr Shandor ♂/ Chronomancien 10/ Ordre des Plans militants/ LM) est une autre figure notable dans Tempus fugit, un intrigant au service d'un seigneur Anachron, cherchant activement à recruter pour les siens, tout en manipulant à distance la secte méchanusienne qu'est l'Ordre des Plans militants. Ses manigances n'apparaissent jamais dans leur entier à ceux qui se méfient de lui, mais elles s'étendent sur le très long terme, avec pour finalité une tentative des Anachrons de prendre pied dans les Plans supérieurs. Sievoor n'a en fait que peu d'intérêt pour Tempus fugit, mais le Royaume lui offre une base d'opération au cœur de Méchanus, où bien peu d'ennemis oseront s'aventurer.

Cités importantes
 : Quinze métropoles bordent les rouages de Tempus fugit, chacune pouvant abriter plusieurs milliers d'individus, mais se contentant pour les plus importantes communautés de quelques centaines d'individus. Les faubourgs de ces cités se fondent dans les reliefs géométriques alentours, et certaines perturbations planaires font soudainement naître des quartiers entiers.
Vakoo est depuis longtemps un mouillage pour une fraternité de chrononautes au service du Chronarque d'émeraude. Les nefs kirzaï amarrées à des pontons donnant sur le vide peuvent rallier le Fleuve du Temps en traversant une brèche argentée, fruit d'une perturbation planaire avantageuse pour la caste des nautoniers temporels. Vakoo est souvent nommée la Cité hors-du-temps car en se situant dans les Plans supérieurs, bon nombre de devins s'avèrent incapables de la situer. Ce surnom est bien sûrs inexact, mais englobe de mystères les périples de la fraternité émeraude. Une soixantaine d'individus séjournent dans Vakoo, se cantonnant aux abords de ce qu'ils désignent comme le quartier portuaire, délaissant le reste de la grande métropole où sont parfois aperçut des groupes de moigno. Toutes les ressources vitales sont amenées depuis d'autres lieux, Tempus fugit n'en offrant aucune aux voyageurs, et les chrononautes ne s'éloignent guère de leurs nefs, se contentant de stocker vivres et équipements dans des entrepôts proche des pontons.
Les navigateurs temporels de Vakoo acceptent parfois d'embarquer des voyageurs égarés à bord de leurs vaisseaux, mais ne peuvent rallier que la Lignée temporelle émeraude, celle de leur maître, et jamais sa citadelle. Les passagers doivent ensuite entreprendre un dangereux périple à travers le Voiles et les réalités alternatives.
Grand-abaque est une autre métropole perchée en équilibre sur le bord d'un rouage gigantesque de Tempus fugit, elle abrite une communauté chronomancienne d'une centaine d'individus, originaires des différentes Lignées temporelles formant le Teneelaam'seheel'azuun. Les fondateurs de ce groupe étaient des égarés, surprit de se retrouver au sein des Plans supérieurs, mais qui apprirent à user de leurs pouvoirs dans des conditions extrêmes. Petit à petit, d'autres voyageurs temporels vinrent s'égarer à leur tour, et les plus anciens enseignèrent leurs nouveaux secrets aux nouveaux venus. La communauté de Grand-abaque est fondée sur le principe d'une entraide au-delà des Lignées temporelles, là où des chronomanciens peuvent partager leur savoir et leurs connaissances sur des entités et des événements sur lesquels leurs Chronarques respectifs font parfois mystères. La cité a déjà subie plusieurs incursions de mercenaires guidés par les Anachrons, mais les habitants ont toujours été sauvés par des aventuriers de passage, et une fois par la manifestation d'Itération en personne. Nul ne peut expliquer l'implication de la divinité dans les affaires de la cité, mais les chronomanciens d'alors estimèrent devoir rendre régulièrement hommage à cette Puissance protectrice en lui consacrant un autel. Depuis cet événement, de nombreux moigno viennent observer à distance les enseignements des mages, qui se sont habitués aux spectateurs silencieux.
Mahakal est une troisième métropole de Tempus fugit peuplée par une poignée de planaires sans attaches avec le Fleuve du Temps, les Chronarques ou leurs ennemis Anachrons. Ce sont pour la plupart des égarés qui découvrirent par hasard le Royaume planaire et reçurent de la divinité la permission d'y séjourner. Tous arpenteurs des plans chevronnés, les plus audacieux parvinrent à découvrir des chemins pour quitter Méchanus, mais finirent par revenir dans les quartiers silencieux de Mahakal pour y fonder une communauté durable. Sous la direction de Ser Alleister Blann (pl Asimaar ♂/ Paladin 15/ Fraternité de l'Ordre/ LB), la population ne dépasse jamais la cinquantaine d'individus, mais compte en réalité cinq fois ce nombre, la majorité entreprenant des périples à travers les Plans supérieurs. Les mahakalii n'ont pas de traditions qui leurs sont propres, mais beaucoup s'interrogent sur les raisons poussant Itération à autoriser certains à séjourner dans son domaine, et à en exclure d'autres.
Les habitants de la cité utilisent un portail planaire les amenant sur les hauteurs dominant la Cité-portail d'Automata. Ils tiennent la localisation de ce lieu secrète, souhaitant préserver leur communauté des curieux. Tous se savent étrangement liés à Mahakal, sans que quiconque ne parvienne à en comprendre la raison. 

Sites notables : Les Rouages grippés renferment bon nombre de mystères, que les suppliants tiennent éloignés des curieux. Quelques arpenteurs planaires ont cependant pu explorer les vastes étendues du domaine divin, pour y découvrir plusieurs singularités, bien peu à leur place au sein de Méchanus.
Le Puits de Sannaki tient son nom de son découvreur, un arpenteur arcadien ayant compilé un grand nombre d'écrits au sujet de son périple dans le Royaume de Tempus fugit. Le Puits semble traverser de part en part le principal rouage du domaine, mais ses parois pleines d'aspérités ne permettent pas de l'employer comme un hypothétique moyen de voyager d'un côté à l'autre. En son centre se trouve en effet un portail planaire menant aux abords de Régulus, le royaume des modrons. Selon l'explorateur, ce lien prouverait que la Puissance Itération fut jadis membre de ce peuple, mais qu'un phénomène inconnu l'isola sans cependant le détruire. Le rouage sur lequel apparaissent ceux voyageant par le Puits de Sannaki est immobile, désert, et ne permet pas de rallier physiquement Régulus, il faut encore trouver un moyen de traverser l'immensité ténébreuse.
Numéro seize est une cité située sur le moyeu d'un petit rouage de Tempus fugit, elle est comme les autres, abandonnée, mais sa position loin des extrémités du domaine en font déjà un lieu singulier. Les moigno s'en tiennent éloignés, et de violents phénomènes semblent vouloir frapper ceux qui s'en approchent, montrant le déplaisir d'Itération. Les lieux n'ont pourtant aucune particularité, formant des agencements de cubes creux, parfois empilés pour constituer de vertigineuses tours. Mais il apparaît cependant clairement que les arpenteurs planaires ne sont pas les bienvenues dans les rues désertes de Numéro seize. Certains habitants des autres métropoles parlent d'une tentative avortée du dieu pour recréer une Spire, ce qui lui aurait valu son bannissement de Régulus, d'autres estiment que la cité abrite un passage vers le Nexus.  

Les Plans de la Roue ancienne
L'influence du Temps Primordial altère profondément la structure des Plans de la Roue ancienne, qui évoluent ainsi à un rythme différent du reste des Plans supérieurs. Les huit réalités locales sont liées entre elles par des forces anciennes, élémentaires, qui limitent l'influence des Puissances, souvent sur le déclin, ou isolée dans de petits Royaumes, tandis que des infinités sont à l'état sauvage, souvent impossibles à distinguer de certaines régions des Plans intérieurs.
Une telle combinaison de forces fait que le Temps Immuable a ici bien moins d'emprise, et que le règne d'entités planaires fondatrices de vastes empires est rendu possible. Chronomanciens et autres explorateurs temporels peinent à rallier les Plans de la Roue ancienne, bien qu'il soit connu que le Fleuve du Temps les traversent en plusieurs points. Il existe en fait une certaine forme de mépris émanant des peuplades planaires locales à l'égard des Chronarques et de leurs serviteurs, qui n'ont ici aucune influence. Les Anachrons sont d'ailleurs connu pour avoir ourdi de nombreux complots avec les créatures de Oon'shaadh ou de Drenegg-Karse, considérant les domaines de ces derniers comme des régions du Multivers où les divinations de leurs ennemis ne peuvent foncionner.

Le Temps Primordial de la Roue ancienne n'est toutefois pas le même que celui des réalités élémentaires. Les forces inhérentes aux Plans supérieurs s'y exercent et les âmes des mortels traversant l'Astral rappellent à chaque instant l'existence du Plan Primaire temporel et son rythme qui peut paraître effréné. Certaines Puissances ont survécues dans ces dimensions grâce au Temps Primordial local, alors que leurs derniers fidèles sont depuis longtemps retourné à la poussière, et certaines divinités ce sont même attribuées la sphère d'influence du Temps après en avoir exploré les particularités à travers les Plans de la Roue ancienne.

Yonactlu, la Roue inversée

Le Royaume planaire de la Roue inversée dérive lentement dans le ciel infini de Junatlan, loin de tous les domaines divins connus, mais traversant parfois le territoire des tribus planaires. Son apparence peut être trompeuse, car il s'agit d'une immense roue dentée, large de plusieurs centaines de mètres, pour une épaisseur de plusieurs dizaines. Formé à partir d'une matière cristalline semblable à celle des Sphères du Plan Matériel Primaire. Un arpenteur planaire pourra croire, en découvrant Yonactlu qu'il vient de découvrir un passage vers Méchanus, plus encore en apercevant les milliers de carcasses dispersées sur la surface, fort semblables à des Modrons immobiles. Les reliefs sur les faces du domaine sont très marqués, mais extrêmement réguliers, tout en arrêtes et en surfaces planes. De profonds gouffres plongent jusqu'au cœur de la roue, laissant apercevoir un halo bleuté d'énergie. Les vents violents de Junatlan soufflent sur toutes les faces du Royaume, offrant les seuls sons audibles par le visiteur.
Les lieux semblent depuis longtemps abandonnés et n'abritent aucune cité ou village. Certains reliefs sont cependant aménagés en successions de cavernes dont les parois semblent avoir été fondues par des moyens inconnus. De grandes fresques sont gravées et forment des ensembles d'abstractions mathématiques que les plus sages pourront peiner à transcrire. Pour le chronomancien égaré en Junatlan, ces fresques forment un ensemble compréhensible, indiquant un complexe moyen de mener une forme d'ascension divine en se liant au flux local du Temps Immuable. Le nom de Yonactlu renvoi parfois à une obscure Puissance de la nuit, sans rapport avec le Temps, mais comme quelques autres à travers les Plans de la Roue ancienne, il est probable que la divinité chercha à profiter de l'influence primordiale en ces lieux pour ne pas disparaître – Ce qui apparemment ne fonctionna pas, aucune Puissance ne régnant sur la Roue inversée -  et que c'est elle qui laissa une trace physique de son cheminement spirituel.



Yonactlu est un domaine planaire encore empreint d'une puissante magie, et tirant son nom d'un phénomène régulier remarqué par plusieurs arpenteurs planaires. Il se produit apparemment selon un calendrier propre au Royaume, et entraîne une pesante rotation, amenant sur toutes ses faces des changements dans les reliefs. Avryc Langue-noire (pl Halfelin ♂/ Lame temporelle 12/ Signe de l'Un/ NB) est connu pour son obsession au sujet de la Roue inversée et sa méticuleuse cartographie du domaine suspendu dans le ciel de Junatlan. Au fil de ses périples, il a commencé à discerner un cycle dans les changements de reliefs, et cherche désormais à en comprendre le sens.

Puissance : Yonactlu serait le nom d'une divinité oubliée de la nuit, qui disparu peu avant l'émergence du Second éon. Nul ne connaît son destin, mais les Athar semblent ne pas encore avoir identifié sa dépouille au sein de l'Astral.
Suppliants : La Puissance fondatrice de la Roue inversée ayant disparue depuis des millénaires, plus aucun serviteur ne réside en Yonactlu, même si certains arpenteurs planaires assurent percevoir des formes spectrales se mouvant dans la matière cristalline. D'après certaines représentations gravées dans les parois de cavernes taillées, les suppliants de ce Royaume étaient semblables à des moigno rationnels.

Personnalités : A l'exception d'Avryc Langue-noire, souvent présent pour de longues périodes, les arpenteurs planaires pourront également rencontrer Majdanuu (pl Génasi de l'Air ♀/ Prêtresse d'Enlil 9/ Mathématiciens/ LN), une navigatrice disposant de sa propre nef volante, seul lien entre Yonactlu et les autres domaines célestes de Junatlan. Très au fait des rumeurs à travers toute l'Immensité céleste, elle connaît également plusieurs chronomanciens et serviteurs des Chronarques, venant fréquemment tenter de percer les mystères du Temps Primordial altéré des Plans de la Roue ancienne. 

Cités importantes : Il n'existe aucune structure habitable à travers tout Yonactlu, bien que le mythe d'une mystérieuse cité secrète au cœur du Royaume reste une certitude pour plusieurs arpenteurs planaires. Avryc Langue-noire estime pour sa part qu'il existe une certaine configuration de la Roue inversée donnant accès à un véritable dédale de cavernes, où l'ensemble des fresques connues s'agenceraient en un récit cohérent du domaine. 

Sites notables : Le petit port de Nocton est en fait un large promontoire cristallin dominant le vide et ne subissant apparemment pas de fréquentes altérations. La communauté se résume à une poignée de génasi de l'Air, quelques junataan et autres natifs de la Grande voûte nocturne. Une ou deux nefs célestes sont régulièrement amarrées et servent pour le négoce avec des cités volantes relativement proches. Nocton est en réalité un port de contrebandiers où viennent se réfugier des équipages rarement poursuivit jusqu'en ces lieux perdus.

Les Cascades régénératrices
Dans les brumes de Ruvaan existe un lieu où s'écoulent des cascades dont les eaux bienfaisantes sont renommées pour soigner tous les tourments des Déphasés. Désormais déesse de la guérison, Sahina veille au bien être de ceux qui ont suivi le cours du Fleuve du Temps et en subissent les maux. Son domaine est un ensemble d'îles noyées dans la brume apaisante du Havre des Bienheureux, et où existent d'impressionnantes chutes d'eau. D'antiques cités de marbre bleu sont accrochées aux falaises et bordent ces cascades, elles abritent de nombreux bassins où les blessés peuvent venir se ressourcer, tout en séjournant dans les grandes ailes de palais depuis longtemps silencieux. Les lieux semblent en effet abandonner, et bien que leur antiquité ne fasse aucun doute, l'ensemble de ces petites cités silencieuses est encore en parfait état. Une végétation dense s'accroche aux parois humides du Royaume, dont les limites planaires apparaissent rapidement, en effet, ceux qui escaladent les falaises d'où tombent les chutes d'eau découvrent la brume de Ruvaan et peuvent errer dedans pour un très long moment. De la même manière, ceux qui tenteront de sauter depuis les hauteurs tomberont sans fin dans la même brume. Les Cascades régénératrices se résument véritablement à un archipel de cinq petites îles rocheuses, indistinctement visible les unes des autres, mais sans réel lien physique entre elles.

Puissance : Sahina, l'Eternelle bienheureuse, règne sur le Royaume des Cascades régénératrices. Jadis membre d'un panthéon dont tous les autres membres basculèrent dans l'Astral à la fin du Second éon, elle parvint à préserver son essence divine en se liant avec le Temps primordial de la Roue ancienne. Connue pour être une grande guérisseuse, sa sphère d'influence s'est resserrée autour des voyageurs temporels et de toutes les entités malmenées par la force multiverselle du Temps.

Suppliants : Les Ru'liaan sont des âmes anciennes cristallisées dans des statues de marbre blanc et se retrouvant disséminées à travers les cinq îles de l'archipel. Derniers adorateurs mortels de Sahina lorsque celle-ci était encore connue sous le nom de Celle-qui-engendre, les Ru'liaan étaient déjà des guérisseurs, dont les talents ont été figés dans la matière même du domaine divin, et où chacun peut servir sa déesse pour l'éternité.
Les statues semblent représenter les Ru'liaan tels qu'ils étaient de leur vivant, des humanoïdes dotés de quatre long bras aux trois doigts comptant cinq phalanges. Quatre yeux de rubis marquent des visages sans traits caractéristiques, mais certaines bouches ouvertes laissent entrevoir des rangées de crocs dénotant un passé sauvage.
Il se dit que lorsque les Ru'liaan se retrouvent seuls avec leur déesse, cette dernière les ramène brièvement à leur état antérieur, et que de grandes libations résonnent sous les cascades bienfaitrices. 

Personnalités : Aqnaaz-Uatuu (pl Ru'liaan ♂/ Prêtre de Sahina 19/ NB) est le seul de son peuple à se manifester en chair et en os auprès d'importants émissaires divins. Mandaté de sa déesse, il voyage de temps à autre au sein des autres Royaumes de Ruvaan, la plupart du temps afin d'y rencontrer des voyageurs temporels égarés. Ses dons de guérisseurs sont exceptionnels, et il se murmure que le Soigneur-aux-yeux-de-rubis aurait sauvé la vie d'un Chronarque, ou d'un Anachron, selon qui raconte cette histoire.

Cités importantes : Chaque île du Royaume abrite une cascade autour de laquelle est bâtie une cité, accrochée à la falaise et dont de nombreux quartiers sont creusés dans la roche. La chute d'eau tombe au milieu de plusieurs grandes terrasses étagées et alimente les nombreux bassins et thermes dans le reste de la ville. Sahina a souhaitée que les cinq communautés possèdent une architecture semblable, a tel point que les agencements de rues et de monuments sont en tout point identiques. Seule la population planaire permet finalement de distinguer une cité de l'autre, car même les anciens noms Ru'liaan ont été oubliés.
Evanaugh est désormais le nom d'une cité où se regroupent de nombreux prophètes et oracles originaires d'autres Royaumes de la Roue ancienne. Les eaux s'écoulant à travers tous ses quartiers, outre leur nature curative, sont également renommées pour leur capacité à amplifier les dons prescients. C'est pour cette raison que Evanaugh reste depuis plusieurs siècles maintenant la cité des Cascades régénératrices la plus peuplée, avec trois centaines d'habitants permanents et trois fois plus simplement de passage. La déesse laisse la communauté évoluer autour d'un petit groupe de meneurs sans liens avec son culte, les habitants d'Evanaugh se révélant de précieux alliés face aux menaces pouvant peser sur le Royaume. Dama Syneria Corwal-Ryndis (pr Valorienne ♀/ Magicienne (Devinneresse) 18/ LN) est une femme âgée connue pour ses infaillibles prédictions et son franc-parler. En charge des affaires courantes de la cité, elle rassemble autour d'elle une sororité veillant à ce que les ressources de la communauté soient justement partagées. C'est souvent elle qui accueille les voyageurs dans le besoin, et les guide à travers les palais silencieux et déserts de la cité. Elle connaît chaque statue ru'liaan par son nom et bien que n'ayant aucun lien avec les chronomanciens et leurs pratiques, elle saura identifier les maux les plus évidents de ceux ayant été affecté par les flux temporels.   

Sites notables : Les Cascades régénératrices sont des lieux anciens où les brumes de Ruvaan se montrent plus épaisses que n'importe où ailleurs. L'influence de Sahina ajoute encore à la sensation de désorientation que subissent les mortels errant à travers cette nasse, et certains individus animés de mauvaises intentions disparurent corps et bien dans ces brumes imprégnées par la magie du Temps primordial.

Sous la Cascade de Ru'vuuono se trouve une grotte aux parois tapissées d'éclats cristallins bleutés, que les voyageurs à la prose inspirée désignent du nom d'Oeil de Sahina. Difficile d'accès à cause des pierres rendues glissantes par l'humidité  liée à la chute d'eau, la caverne est un point d'affleurement avec les Sentes élémentaires, des passages planaires reliant les dimensions primordiales entre elles, et permettant à des arpenteurs planaires aguerris de se déplacer rapidement dans tout le Multivers. Les Sentes longent en plusieurs points le Fleuve du Temps, et c'est cette combinaison d'énergies qui permet à Sahina de maintenir un passage via la Cascade de Ru'vuuono. Bien que quiconque puisse découvrir la grotte, cette dernière est considérée comme un lieu sacré et les quelques habitants de la cité située en contrebas ne découragent les curieux. Seule la déesse peut autoriser le passage de mortels à travers ce passage planaire. 

Au-delà de l'Unicité
Il est bien connu que les Plans supérieurs ne se résument pas aux seize réalités de la Roue, ni aux huit autres plus anciennes. Par-delà ces dimensions semblent coexister bien d'autres domaines, dont les lois et les contraintes planaires restent mystérieuses pour les mortels ou les Puissances. La théorie couramment admise parmi les sages de Sigil est qu'au-delà du dixième anneau de l'Outreterre se trouvent de vastes étendues où la magie ne connaît plus aucune limitation, d'un point de vue mortel, mais qu'étrangement, nul Puissance n'y règne. Fiéllons et Célestes évitent également ces contrées, et les chronomanciens font donc de même, malgré les récits légendaires voulant que le Temps lui-même soit... Différent.
Les plus audacieux avancent l'idée d'une réalité supérieure aux autres réalités supérieures, comme il existe des Puissances suprêmes veillant à l'équilibre des forces au sein des Sphères de cristal du Plan Primaire temporel, des entités pourraient régner sur l'ensemble du Multivers depuis des trônes de pouvoir affranchis de toutes les limitations connues. Les motivations de telles Puissances suprêmes seraient tellement incompréhensibles qu'elles en deviendraient incompréhensibles, imperceptibles même pour les divinités connues les plus sages. Une telle théorie reste cependant minoritaire parmi les sages des Plans supérieurs, qui estiment plus généralement qu'au-delà de l'Unicité Extérieure immuable existent des étendues planaires où les Possibilités se façonnent d'une simple pensée, et que quiconque s'y aventure se voit rapidement submergé par des vagues de possibles. A ce jour, nul n'est jamais revenu de ces lieux.

Le Huitième éon est une légende bien connue des voyageurs sillonnant le Fleuve du Temps et se mêlant des affaires des peuples éoniens. Il s'agirait du fruit d'un cataclysme à l'échelle du Multivers, se situant loin dans le Distant Avenir et ayant amené l'essence même de toute cette période, le huitième éon, à s'incarner en une entité tourmentée, contenant en son sein des millénaires incalculables, des peuples impossibles à dénombrer et d'où les Puissances auraient été bannies. Quel phénomène cosmique et temporel pourrait amener le Temps lui-même à se recroqueviller ainsi dans la forme d'une unique entité? Chaque colporteur de la légende a son idée à ce sujet, mais les plus sages ayant connaissance des grandes affaires temporelles préfèrent ne pas s'avancer, et conservent un prudent silence.

2 commentaires:

  1. Un article intéressant qui donne en effet une saveur bien particulière aux prochaines aventures Planescape.

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  2. ça va être chaud de gérer pour que les grob ne partent pas en expédition dans cet au-delà... remarque, je vois bien comment régler le problème !

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